samedi 30 avril 2016

Exposition "Tramées", juin 2016

Photographies de l'exposition ci-dessous

Exposition à L'Orangerie du Château de Saint-Lubin-des-Joncherets.

Tramées

Trame : n.f. 1. Ensemble des fils tendus sur le métier à tisser et passant transversalement entre les fils de la chaîne pour constituer le tissu. 2. Littérature : Ce qui constitue le fond sur lequel se détachent des événements marquants : La trame d'un récit. 3. Architecture : Maillage, quadrillage d'un plan d'architecture ou d'urbanisme

Passée : subst.f. 1. Dans le tissage, c'est l'allée du fil de trame à travers la chaîne de la tapisserie.
2. Chasse : a/Lieu de passage habituel du gibier; b/ Chasse à la passée et, absol., la passée. Chasse à l'affût, chasse postée.

C'est lors de ma première visite à l'Orangerie, en automne dernier, que j'ai découvert les trois grandes tapisseries de M. Latour, architecte et propriétaire du Château de Saint-Lubin-des-Joncherêts. Lors des expositions, ces tapisseries sont généralement recouvertes d'un drap blanc afin que les artistes puissent accrocher leurs oeuvres par dessus et avoir ainsi plus d'emplacements. C'était le cas, ce jour-là. Par curiosité, j'ai demandé à les regarder en soulevant partiellement le voile qui les recouvrait. En effet, j'ai toujours été attiré par les tapisseries. Pendant ma maîtrise d'arts plastiques, je me souviens m'être attardé dans la section tapisserie du Louvre, en particulier devant les monumentales tapisseries relatant les chasses de Maximilien. Cette attirance est à rechercher, je pense, dans mon enfance en Egypte où ma mère décorait notre appartement de tapisseries égyptiennes.
Il y avait donc dans la grande salle de l'Orangerie une scène de chasse à courre, une tapisserie représentant des animaux sur un fond de verdure et enfin, une tapisserie retraçant le récit biblique du “massacre des innocents”. J'ai alors proposé à Mme Cassoura, conseillère municipale en charge de la culture, de travailler sur un dialogue entre ces tapisseries et mon travail. En effet, j'aime m'inspirer de l'endroit où mes oeuvres vont s'inscrire et créer ainsi des oeuvres in situ. J'ai inventé le titre "Tramées" à partir des mots trame et passée. Ce titre correspond bien à mon travail, très narratif, et permet de tisser un fil conducteur entre mes peintures et les tapisseries.

Le thème de la chasse court sur les trois tapisseries : dans la première, qui traite de la chasse à courre, de manière évidente ; dans la seconde, les animaux sont des gibiers potentiels ; et enfin, dans la troisième, le massacre des innocents peut être vu comme une tragique “chasse à l'homme”. Pour cette exposition, j'ai donc choisi parmi mes travaux existants des oeuvres qui font écho à la “chasse” au sens large du terme : ainsi, les sirènes essaient d'attirer le héros grec dans Ulysse et les sirènes, inspiré du récit de l'Odyssée d'Homère. La mort tente d'agripper la jeune fille dans Le Motard, la jeune fille et la Mort, variation contemporaine version “bikers” du tableau de Hans Baldung Grien (XVIe siècle). Le tableau Procris et Céphale dépeint un récit mythologique où il est question d'un accident de chasse. Enfin, j'ai inclus dans ma sélection des oeuvres où des figures féminines comme les Amazones, Judith et Salomé sont des “chasseresses d'hommes” à leur manière...

Par ailleurs, je présente tout un corpus d'oeuvres récentes que j'ai créées pour l'occasion. A partir des mots “chasse” et “tapisserie”, j'ai tout de suite pensé à la chasse à la licorne. Le récit de cette chasse fabuleuse est relaté dans de magnifiques tapisseries du XVe siècle, exposées à New York. Il se trouve également que pendant ma période de réflexion au sujet de l'exposition, se tenait une exposition au Musée Cluny à Paris autour des tapisseries de La Dame à la licorne (XVIe siècle). J'ai trouvé intéressant d'utiliser cette figure de la licorne et de créer de nouveaux récits en peinture à partir des tapisseries du Château de Saint-Lubin des Joncherets : ainsi, la licorne est poursuivie par le groupe de chasseurs à courre de la première tapisserie. Elle est associée aux animaux de la seconde. Enfin, sur le plan symbolique, la licorne permet de compléter le lien entre les tapisseries puisque des textes du IIe-IVe siècle lient le Christ encore enfant, cible du Massacre des innocents, à la licorne, symbole de pureté. 
 
K-S Bigot





©KSB, Diane (au chien), h/t, 170x120cm,2016

©KSB, La licorne et les animaux, h/t, 89x116cm,2016



©KSB, Procris et Céphale, h/t, 200x160cm,2016




©KSB La dame à la licorne, dessin bic aquarelle, 2015


©KSB Autoportrait à la licorne ( d'après D. Zampieri), feutre et aquarelle, 2010

 Vues d'exposition/Exhibition views :


©KSB, Autoportrait à la corne, Orangerie du château de St lubin des Joncherets(28), 2016










Mots clés : Diane, licorne, unicorn, hallali, tapisserie, peinture, chasse, lion